PAYS DES COLLINES | ||||||||||||||||||||||||||||
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3.LES TECHNIQUES Plusieurs procédés utilisant la terre existaient dans notre région. Le pan de bois et torchis, objet de notre site, est encore bien documenté malgré sa situation particulièrement préoccupante chez nous. La technique de la bauge et l'utilisation de pains d'argile (tourtons) sont beaucoup plus difficiles à détecter car cachés par un enduit de finition. Nous invitons le visiteur à parcourir les différents articles sur la question dont L'architecture en terre en Hainaut. Typologie et économie de Gérard Bavay. ( voir un matériau et des mises en uvres millénaires)
La structure
Toute construction prend appui sur des fondations en dur plus ou moins profondes appelées bahut. A l'occasion mais plus visible maintenant, le pan de bois se posait simplement sur des bricaillons jetés dans une tranchée. Cet élément de structure a une grande importance car il empêche les infiltrations d'eau et les phénomènes de capillarité ascensionnelle. Sur ce soubassement, est posée une armature en bois, composée de sablières basses et hautes reliées entre elles par une ossature de poteaux verticaux. A la différence d'autres parties de la Wallonie, ces panneaux, qui peuvent atteindre une hauteur de plus de 4 m et une largeur variant de 80 à 110 cm, ne présentent pas de traverse horizontale. Les murs-pignons présentent une pièce horizontale, l'entrait. Ce dernier permet de garder la cohésion entre les façades et de reprendre par la ferme, une partie de la charge du toit. Cette structure comporte des solives d'étage, des jambes de force et des décharges. Ces dernières, appelées également guettes ou écharpes, permettent d'éviter le hiement du bâtiment. Les différentes pièces en bois s'assemblent grâce à des tenons et des mortaises maintenus par plusieurs chevilles. Les ouvertures profitaient de l'espacement entre les poteaux, qui pouvaient varier en fonction de leur utilité (portes, fenêtres ). Certains pignons, les plus exposés aux intempéries, sont protégés par un revêtement de même type que la toiture. Dans notre cas, l'essentage de paille, maintenue par des baguettes nouées, couvrait le pignon.
Le remplissage
Les panneaux étaient remplis par un hourdis en torchis. Afin de retenir celui-ci, un réseau dense de branchage appelé clayonnage est confectionné. Il s'agit de lattes en chêne (palençons) mises horizontalement et engagées tout les 35 à 50 cm dans des encoches situées dans les poteaux. Sur cette armature sont tressées des perches refendues "les wâles" choisies parmi les bois flexibles (marronnier, saule, noisetier, frêne). La pose du torchis se faisait par des plaqueurs d'argile. Comme leur nom l'indique, ceux-ci plaquaient l'argile sur le clayonnage en le damant fortement pour qu'il pénètre les mailles. Ensuite, l'artisan égalisait la surface avec l'aide de la platresse. Les hourdis de torchis sont d'habitude épais de 8 à 12 cm. Après le séchage qui pouvait atteindre trois semaines, un enduit de finition était mis sur les murs.
Le torchis
Si sa recette diffère d'une région à une autre, on retrouve toujours les éléments de base que sont l'argile ou le limon ainsi que l'eau. Afin d'éviter les fissures lors du séchage, des fétus de paille ou de foin sont ajoutés. Dans certains cas, l'utilisation de la chaux est également attestée. Elle permet une meilleure tenue à l'eau et une meilleure résistance à la compression. Dans le livre Le Patrimoine rural de Wallonie, les auteurs parlent de la composition idéale du torchis qui serait "celle qui mêle en proportions adéquates de la chaux et des éléments végétaux, afin d'allier le pouvoir isolant des uns et la résistance à l'humidité de l'autre". A voir ! Pour le reste, les avis divergent. Certains parlent d'urine de cheval, d'autres de bouses de cheval, de sang de buf... Un prélèvement d'échantillons des derniers témoignages permettrait peut-être d'apporter certaines réponses ! Le torchis de remplissage est strié afin d'y intégrer un enduit de finition. Celui-ci se compose d'argile additionnée de déchets fibreux finement hachés, principalement de la paille de lin. On y retrouve un certain pourcentage de sable pour prévenir les craquelures et de la chaux pour protéger de l'eau. A voir ! Un chaulage vient protéger le torchis de l'humidité.
Matériaux renplaçant le torchis La couverture Après avoir été battues au fléau, les tiges de paille de seigle sont rassemblées en bottes de 1 à 1,50 m. et ensuite placées sur la toiture. Comme finition, les bottes étaient rabattues d'une pente à l'autre et fixées par des baguettes. Malgré d'indéniables qualités thermiques, l'utilisation du chaume sera au fur et à mesure interdit. La propagation d'incendie en est évidemment la cause principale. Une autre cause est son entretien régulier et sa durée de vie qui n'exédait pas 20 à 30 ans. A noter que le roseau, très fréquent dans le Pays des Collines, était également utilisé dans le Pays des Collines.
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